socle

Hélène Iratchet et Pauline Klein

Je suis heureuse qu’on se soit rencontrées, parce que pour la première fois, la vision que j’ai de la réalité va s’incarner. J’ai toujours écrit en oubliant mon corps, en le mettant de côté, en tentant de prendre du recul au point d’extraire toute cette vie là de mon travail. Et ce qui est étrange, c’est que tu n’es pas non plus le contraire de ça. Tu ne m’as pas forcée à faire des pliés maladroits, nous avons passé un temps fou à rigoler ensemble, parce que le corps nous fait rire. C’est comme si nous n’y croyions pas tout à fait, à ce corps qui minaude, qui séduit, qui se met en scène. Tu as cette distance, ce regard, cet humour, tu décortiques les maladresses, les faux pas, les à côtés du corps, tu ne le mets pas toujours en valeurs, tu ne le prends pas au premier degrés. Tu ne fais pas la chorégraphe. On a voulu le masquer, l’humilier un peu, jouer avec ce langage qui s’écoute, ressembler à des femmes qui l’assumeraient en se trompant d’objet, se déguiser comme des adultes, et mimer la vie qu’un corps aurait s’il était trop conscient de lui même.

Conception et interprétation Hélène Iratchet et Pauline Klein
sur l’invitation de Jean-François Munnier pour le festival concordan(s)e.